Vous avez décidé de partir vivre en Italie, que ce soit pour y travailler, y prendre votre retraite, acheter une maison en Italie ou simplement réaliser un projet de cœur ? Comme pour toute expatriation en Italie, certaines démarches administratives sont incontournables — et parmi elles, la plus essentielle est sans doute la demande de résidence en Italie.
Souvent confondue avec d’autres statuts ou formalités, la résidence principale en Italie est une notion bien précise, définie par le droit italien, qui vous permet d’être reconnu officiellement comme résident dans une commune. Elle est indispensable pour accéder aux services publics, au système de santé, ou encore pour signer un contrat de longue durée ou finaliser l’achat d’un bien immobilier.
Dans ce guide complet, nous vous expliquons quand et comment faire une demande de résidence en Italie, quelles sont les conditions, les obligations, les délais, les contrôles possibles… et comment adapter votre dossier selon votre situation (salarié, indépendant, retraité ou sans activité professionnelle). Une étape cruciale pour que votre installation se déroule avec sérénité et sécurité — que vous veniez y vivre, y investir ou simplement acheter une maison en Italie pour vos vacances.
SOMMAIRE
- Quand faut-il demander la résidence en Italie?
- Résidence anagrafica vs. résidence fiscale : bien comprendre la différence
- Qui peut demander la résidence en Italie ?
- Les documents à fournir pour demander la résidence en Italie
- La procédure de demande de résidence en Italie
Quand faut-il demander la résidence en Italie?
Selon la loi italienne et la directive européenne 2004/38/CE, tout citoyen de l’Union européenne qui réside de façon permanente en Italie plus de trois mois doit obligatoirement s’enregistrer comme résident auprès de la commune.
Ce n’est pas une formalité optionnelle, mais une obligation légale, au même titre que l’inscription au service de santé ou l’ouverture d’un compte bancaire local.
Les trois premiers mois, aucune démarche n’est requise. Mais au-delà, il faut justifier d’un séjour stable (travail, études, retraite, projet immobilier…) pour obtenir la résidence.
Cependant, certains statuts ne permettent pas toujours cet enregistrement. C’est le cas des étudiants, qui doivent prouver leur autonomie financière, être inscrits dans un établissement reconnu et avoir une assurance santé — ce qui n’est pas toujours accepté selon les communes. De même, les jeunes en contrat V.I.E, bien qu’en mission en Italie, dépendent encore de la France et sont souvent considérés comme résidents temporaires, ce qui peut entraîner un refus.
Dans ces situations particulières, un accompagnement peut s’avérer utile pour évaluer les options et sécuriser son parcours administratif.
Résidence anagrafica vs. résidence fiscale : bien comprendre la différence
Lorsque l’on décide de partir vivre en Italie, que ce soit pour y travailler, acheter une maison ou y passer sa retraite, il est essentiel de comprendre la différence entre deux statuts souvent confondus : la résidence anagrafica (résidence administrative) et la résidence fiscale. Bien qu’elles puissent coïncider dans le temps, ces deux formes de résidence ne sont ni automatiques ni équivalentes. Elles relèvent de régimes juridiques différents et impliquent des démarches et des conséquences distinctes.
La résidence anagrafica : votre ancrage administratif en Italie
La résidence anagrafica correspond à l’enregistrement auprès de la mairie (comune) de la ville où vous vous installez durablement. Elle atteste que vous vivez effectivement en Italie, à une adresse précise, et marque votre rattachement à une commune italienne. Cet enregistrement devient obligatoire dès que vous résidez plus de trois mois de manière continue en Italie, conformément à la directive européenne 2004/38/CE.
Ce statut permet notamment de :
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bénéficier de l’inscription au Service Sanitaire National (SSN),
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inscrire ses enfants à l’école,
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signer des contrats d’abonnement (internet, électricité, etc.),
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demander une carte d’identité italienne en tant que résident étranger,
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et accéder à la majorité des services publics locaux.
Il s’agit donc d’un passage incontournable pour s’intégrer dans la vie italienne au quotidien.
La résidence fiscale : là où vous payez vos impôts
La résidence fiscale, quant à elle, détermine le pays où vous êtes imposé sur l’ensemble de vos revenus. En Italie, on est considéré comme résident fiscal si l’on remplit au moins une des conditions suivantes :
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présence sur le territoire pendant plus de 183 jours par an,
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inscription à la résidence anagrafica pour plus de 183 jours,
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ou si le centre de ses intérêts économiques ou personnels est en Italie.
Ces critères sont définis à la fois par la loi italienne et par les conventions fiscales bilatérales qui visent à éviter les doubles impositions.
Qui peut demander la résidence en Italie ?
La résidence anagrafica peut être demandée par tout citoyen de l’Union européenne, ainsi que les membres de sa famille, même s’ils sont ressortissants de pays tiers (hors UE), à condition de répondre à certains critères. En revanche, les citoyens non-européens qui ne sont pas membres de la famille d’un citoyen européen ne peuvent pas demander directement la résidence anagrafica sans titre de séjour spécifique (visa long séjour, permis de séjour…).
Parmi les profils concernés, on retrouve :
- Les travailleurs salariés, qu’ils soient en CDI ou en CDD : un contrat de travail en cours, une embauche confirmée ou une promesse d’embauche suffit généralement à justifier la demande de résidence.
- Les travailleurs indépendants, y compris les freelances et les entrepreneurs : l’ouverture d’une partita IVA, l’inscription à la Chambre de commerce, la preuve de clients, factures ou activité économique permettent de démontrer l’intégration économique sur le territoire.
- Les retraités, à condition de percevoir une pension suffisante pour subvenir à leurs besoins sans peser sur les finances publiques italiennes. Il leur faudra notamment fournir le formulaire S1, à demander à la CPAM ou à leur caisse de retraite, qui permet l’inscription au système de santé italien.
- Les personnes sans emploi, à condition de justifier de ressources suffisantes (épargne, revenus passifs, etc.), de s’inscrire volontairement au système de santé italien (SSN) via la contribution annuelle, et de souscrire une assurance santé privée valable en Italie.
En résumé : la résidence est réservée aux citoyens de l’UE et à leurs proches. Les personnes hors UE non liées à un citoyen européen doivent suivre une autre procédure, en demandant un visa long séjour et un permis de séjour (permesso di soggiorno) adapté à leur situation (travail, études, regroupement familial, etc.).
La procédure de demande de résidence en Italie
La demande de résidence en Italie s’effectue généralement de deux manières : soit en ligne, via le portail officiel de la commune si celle-ci propose ce service, soit en personne, directement auprès du bureau de l’état civil (Ufficio Anagrafe) de la mairie du lieu où l’on réside. Dans la majorité des cas, la procédure physique reste la plus simple et la plus rapide, car elle permet de déposer en main propre tous les documents nécessaires et de clarifier d’éventuelles questions avec l’administration. Certaines communes acceptent également le dépôt par email certifié (PEC), mais cette modalité varie selon les territoires et n’est pas toujours accessible aux particuliers.
Une fois le dossier complet remis à la mairie, la commune dispose d’un délai légal maximum de 45 jours pour enregistrer officiellement la résidence. Durant ce laps de temps, la personne est considérée comme résident temporaire, et peut recevoir une attestation provisoire de dépôt en cas de besoin administratif.
Dans la majorité des cas, une visite de contrôle de la police municipale (vigili urbani) est prévue. Ce contrôle vise à vérifier que le demandeur habite bien à l’adresse indiquée. Il s’agit d’une étape incontournable pour que la résidence soit validée. Il est donc essentiel de vivre réellement dans le logement déclaré, de pouvoir ouvrir la porte au moment du contrôle, et de rester joignable dans les semaines qui suivent la demande.
La procédure peut sembler administrative, mais elle est la clé d’un accès à la plupart des services publics en Italie. Une bonne préparation des documents, une présence effective sur le territoire et une communication claire avec la mairie permettent en général une validation fluide de la résidence.
Les documents à fournir pour demander la résidence en Italie
La demande de résidence en Italie implique la constitution d’un dossier à déposer auprès de la mairie (comune) de votre futur lieu de résidence. Bien que les documents requis puissent légèrement varier selon les communes, voici les justificatifs généralement demandés :
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Un passeport ou une carte d’identité en cours de validité
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Le codice fiscale italien, indispensable pour toute démarche administrative
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Un justificatif de logement : contrat de location, acte de propriété, ou déclaration d’hébergement (avec pièce d’identité du logeur)
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Une preuve de ressources suffisantes : contrat de travail, fiche de paie, extrait de compte bancaire, pension…
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Une assurance santé valide : soit via l’inscription au Service Sanitaire National italien (SSN), soit via une assurance privée couvrant les soins en Italie
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Pour les retraités : le formulaire S1 délivré par la CPAM
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Pour les indépendants : ouverture de partita IVA ou immatriculation à la Chambre de commerce
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Pour les personnes sans emploi : attestation de ressources et inscription volontaire au SSN
Il est recommandé de fournir des copies et les originaux de chaque document, accompagnés de traductions officielles si nécessaire. Dans certains cas, un justificatif de domicile ou une preuve de résidence effective (factures, bail, etc.) peut aussi être exigé pour valider le contrôle des autorités locales.
Besoin d’aide pour votre demande de résidence ?
Chez Aller en Italie, nous accompagnons chaque jour des particuliers dans la constitution de leur dossier de résidence, le dépôt en ligne, et les échanges avec les administrations locales. Grâce à notre équipe bilingue, vous bénéficiez d’un soutien humain, clair et disponible à chaque étape de la procédure. Nous vous aidons à comprendre les pièces demandées, à les rassembler, à remplir correctement les formulaires et à préparer la visite de contrôle éventuelle. Un vrai gain de temps et de sérénité, surtout lorsqu’on ne maîtrise pas encore parfaitement la langue ou les spécificités locales.
Et vous, êtes-vous prêt à demander la résidence en Italie ?
FAQ – Demande de résidence en Italie
1. Est-ce que je peux demander la résidence si je n’ai pas encore de contrat de travail en Italie ?
Oui, c’est possible. Vous devrez toutefois prouver que vous disposez de ressources suffisantes pour subvenir à vos besoins, souscrire une assurance santé privée et vous inscrire volontairement au système de santé italien. Cela concerne notamment les personnes sans emploi, les nomades digitaux ou celles en transition professionnelle.
2. Puis-je garder ma résidence fiscale dans mon pays d’origine tout en ayant une résidence en Italie ?
La résidence administrative (anagrafica) et la résidence fiscale sont deux choses différentes. Il est possible d’avoir sa résidence administrative en Italie tout en gardant sa résidence fiscale dans un autre pays, à condition de ne pas dépasser 183 jours en Italie et de ne pas y transférer son centre d’intérêt économique. Une analyse au cas par cas est recommandée.
3. Est-il obligatoire d’être présent lors du contrôle de la police municipale ?
Oui. Le contrôle de la police municipale (vigili) est une étape-clé de la procédure : sans cette vérification, la résidence ne peut pas être validée. Il est donc essentiel de vivre réellement à l’adresse indiquée et d’y être joignable après le dépôt du dossier.
4. En combien de temps puis-je obtenir ma résidence ?
Le délai légal est de 45 jours maximum après le dépôt du dossier complet. Certaines communes traitent les demandes plus rapidement, d’autres prennent davantage de temps. En cas de dossier incomplet ou de contrôle non réalisé, le délai peut s’allonger.